Né à Tarbes le 30 août 1811, Théophile Gautier était issu d’une famille de petite bourgeoisie avec laquelle il vint rapidement s’établir à Paris. Il se destinait initialement à une carrière de peintre, mais, le 27 juin 1829, il fit une rencontre décisive, celle de Victor Hugo, qui lui donna aussitôt le goût de la littérature. Fidèle à Hugo, Gautier assista avec éclat et enthousiasme à la première de son drame Hernani, le 25 février 1830. Lors de cette soirée mouvementée, restée dans l’histoire littéraire sous le nom de «!bataille d’Hernani!», il se rangea du côté de la troupe romantique qui défendit Hugo contre les tenants du classicisme - notons, pour la petite histoire, que le gilet rouge flamboyant qu’il arborait ce soir-là fit scandale et resta célèbre. Gautier se déclara toujours fidèle aux choix esthétiques qu’il avait faits en 1830 et, d’une certaine manière, même si son œuvre évolua vers une esthétique formaliste, il resta, en son âme, romantique jusqu’à la fin (ce dont témoigne son Histoire du romantisme).
Vers la fin de l’année 1830, Gautier commença à participer aux rencontres du «!petit cénacle!», groupe d’artistes et d’écrivains qui se réunissait dans l’atelier du sculpteur Jehan Duseigneur. Là, il se lia d’amitié avec Nerval, Pétrus Borel,